01.19am

Les draps sont encore imprégnés de son odeur corporelle et de son parfum, et je les respires, comme pour le respirer lui. Ces débuts d'insomnies, j'aimerais juste pouvoir avoir une main a serrer,pour me consoler, ou une étreinte réconfortante pour y terrer mon corps grêle courbaturé et fuir la solitude épouvantable qui me ronge. J'ai besoin de sentir des bras autour de moi,la douceur d'une caresse protectrice sur mes ecchymoses douloureuses,j'ai désespérément besoin de me blottir contre sa poitrine, pour qu'il panse mes plaies et soulage ma détresse hurlante...
    A certains moments je me dis que j'vais pas tenir, que ce n'est juste plus possible. Que le degout et l'impuissance face a tout ça n'est plus supportable. Et pourtant je tiens. Parce que j'ai pas le choix, tout fini par passer, même l'insupportable se supporte, et je continue. Je continue de me lever le matin, apres des nuits de cauchemars éveillés clandestins, a maquiller mes marques d'angoisse tant bien que mal, a faire comme si il ne s'etait rien passé, et a répéter cette ritournelle absurde. Je me suis habituée a mon reflet, a ce visage sans cesse fatigué, blême et émacié. A cet expression vague, tantot froide, tantot un peu perdue que tout le monde a fini par remarquer. Je suis pas perdue, je suis terrorisée. J'ai peur des longues journées, du lycée, j'ai peur de ne plus savoir ecrire comme avant.